Restriction de l’iode
L’effet de la restriction de l’iode sur la fonction thyroïdienne chez les patients atteints d’hypothyroïdie due à la thyroïdite de Hashimoto.
L’hormonothérapie substitutive à vie est indiquée chez les patients atteints d’hypothyroïdie due à la thyroïdite de Hashimoto. Cependant, des rapports antérieurs ont montré qu’un excès d’iode induit une hypothyroïdie dans la thyroïdite de Hashimoto.
Cette étude a examiné les effets de la restriction de l’iode sur la fonction thyroïdienne et les facteurs prévisibles de rétablissement chez les patients atteints d’hypothyroïdie due à la thyroïdite de Hashimoto. Le groupe de sujets comprenait 45 patients chez qui on avait d’abord diagnostiqué une hypothyroïdie due à la thyroïdite de Hashimoto. Les sujets ont été divisés au hasard en deux groupes. L’un des groupes était un groupe à apport limité en iode (groupe 1) (apport en iode : moins de 100 micro g/jour) et l’autre groupe était un groupe à apport non limité en iode (groupe 2). Les hormones thyroïdiennes et l’excrétion urinaire d’iode ont été mesurées à l’état initial et après 3 mois.
Après 3 mois, un retour à l’état d’euthyroïde a été constaté chez 78,3 % des patients du groupe 1 (18 sur 23), ce qui est supérieur aux 45,5 % du groupe 2 (10 patients sur 22). Dans le groupe 1, le taux sérique moyen de fT4 (0,80 +/- 0,27 ng/dL au départ, 0,98 +/- 0,21 ng/dL après 3 mois) et le taux de TSH (37,95 +/- 81,76 micro IU/mL au départ, 25,66 +/- 70,79 micro IU/mL après 3 mois) ont considérablement changé pendant cette période (p < 0,05). Dans le groupe 2, le taux sérique moyen de fT4 a diminué (0,98 +/- 0,17 ng/dL au départ, 0,92 +/- 0,28 ng/dL après 3 mois, p < 0,05). Dans le groupe sous iode restrictif, les valeurs d’excrétion urinaire d’iode étaient plus élevées chez les patients rétablis que chez les patients non rétablis (3,51 +/- 1,62 mg/L vs 1,21 +/- 0,39 mg/L, p=0,006) et les valeurs initiales de TSH sérique étaient inférieures chez les patients guéris que chez les patients non rétablis (14,28 +/- 12,63 microUI/mL vs 123,14 +/- 156,51 microUI/mL, p=0,005).
En conclusion, 78,3 % des patients atteints d’hypothyroïdie due à la thyroïdite de Hashimoto ont retrouvé un état d’euthyroïde iodé seulement. Une faible concentration sérique initiale de TSH et une concentration initiale élevée d’iode dans l’urine peuvent être des facteurs prévisibles d’un rétablissement de l’hypothyroïdie due à la thyroïdite de Hashimoto après avoir limité leur apport en iode.